Un nouveau départ

Cédric Gaussen

Un nouveau départ

Un nouveau départ

Cédric Gaussen
3 mars 2017

Alors que tout semblait perdu, c’est au fin fond du désert égyptien que tout allait se jouer. Du moins, nous l’espérions…

Perspectives

cette barrière naturelle réputée infranchissable par des troupes motorisées nous inspirait à la fois de la crainte et suscitait dans le rang des différentes armées une forme de sacralisation. Longue de 150 km à 130 m au dessous du niveau de la mer, ce lac desséché au sol friable était un véritable no man’s land inhospitalier. Ni les attaquants, ni les défenseurs d’ Alexandrie n’y prêtaient attention.

« Si l’oasis de Siwa devait constituer une nouvelle tête de pont permettant à nos troupes d’ouvrir un front situé au sud de la dépression de Quattara, cette guerre n’était peut être pas complètement perdue. Une porte ouverte sur le territoire égyptien, particulièrement isolée, loin de tous réseaux de communications : une vaste étendue qui nous tendait les bras. Non sans risque car ici en cas de problème, on ne pourrait compter que sur nous même ».

Un appréhension qui s’estompa dès que les premières fortifications du site furent à portée de vue. Notre escorte nous quittait dans un balancement d’ailes amical.

Dans la gueule du loup, s’exclama Frantz

Tu trouves pas que tu en fais un peu trop répondit Wilfried à travers l’intercom. A travers son poste de mitrailleur de queue, il distinguait les artilleurs aller et venir au gré de leur occupation.

Après deux heures de vol assez éreintantes, les roues du 323 touchaient la piste sablonneuse. Sans perdre une minute, après un roulage délicat, une fois les moteurs éteints, le personnel technique s’attelle au déchargement.

Cette petite incursion en territoire contrôlé par les Britanniques avait de quoi faire sourire. Mais tout ce que l’on voyait autour de nous prouvait plutôt le contraire. Bâtiments sécurisés, patrouille armées, DCA particulièrement bien fournie, blindés : tout cela sentait les préparatifs d’une opération à grande échelle.

A peine venions nous de sortir de notre habitacle qu’un groupe de véhicules, sortant de je ne sais où, encercla notre appareil. A la poussière de sable soulevée par les chenilles des blindés se mêlait le vacarme assourdissant des moteurs diesel. Le foulard coincé entre le nez et la bouche, chacun se demandait combien de temps cette mesure d’intimidation allait durer.

Une vrai partie de plaisir, ironisa Wielfried. Cette journée promet d’être particulièrement longue…

Puis, tout à coup, les moteurs se turent.

Passablement échaudé par cette mascarade, je me décidai à me rapprocher d’un des véhicules. Un Sd.Kfz 251, à l’allure menaçante, la mitrailleuse dirigée droit sur moi. La gerbe de sable provoquée par la rafale de mitrailleuse stoppa net mon élan.

Non, mais ça va pas, hurla Frantz, la main sur son Luger prêt à dégainer de son étui. Je lui fis un geste de la main pour le rassurer. D’un geste lent, Wilfried arma son MP 40 « Schmeisser » en bandouilière.

Mais déjà, une silhouette noire, presque fantomatique se dévoilait à travers le nuage de poussière qui retombait au sol.

Vous excuserez les mauvaises manières du sergent Steiner, il a tendance à avoir la gachette facile. Ces paroles laissaient place maintenant à un visage inexpressif.

Je me présente : « Hauptsturmführer  Kurtz Reiner. » Vous êtes à partir de ce moment placer sous l’autorité de la Schutzstaffel (SS). Tout manquement à cet ordre vous conduira à une mort certaine..

 

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